兩位旅法台灣藝術家於台北展出
Deux artistes taiwanais installés à Paris exposent à Taipei
撰文 Texte | Laurence Marcout
Le 19 décembre 2014
Chuang Hsin-I [莊馨怡] et Gulen Kiuko [古睖久古], deux jeunes artistes vivant à Paris depuis 2008, sont temporairement de retour à Taiwan pour une exposition en duo à la galerie Nanhai, à Taipei. Ils y explorent leurs thèmes de prédilection, la matérialité du souvenir, l’empreinte et la disparition.
L’harmonie est totale entre le travail de la première et du second. Chuang Hsin-i a installé ici des œuvres d’une fragile discrétion, à coups d’empreintes de doigt sur des pétales de cire blanche et de dessins au pollen sur les vitres de la galerie. Une de ses œuvres accentue encore cette recherche de l’éphémère : un vieux parquet dont les fissures ont été bouchées là encore avec du pollen, lequel disparaît sous les pas des visiteurs pour être transporté au loin, sans doute.
Originaire de Hualien et revendiquant son identité aborigène Amis, Gulen Kiuko travaille lui aussi sur le caractère ténu des choses : il a par exemple installé dans la galerie Nanhai des tas de feuilles mortes sur lesquels s’élèvent des mines de carbone reliées entre elles par un cheveu, lui-même supportant un microscopique nœud en fil d’argent. Une autre série d’œuvres documente en quelque sorte la disparition d’une feuille pourtant collée sur un herbier et qui ne laisse plus qu’une ombre sur le papier.
Tous deux diplômés de l’Université nationale des arts de Taiwan (NTUA), à Banqiao, ils poursuivent en France des études supérieures, Chuang Hsin-i s’apprêtant à soutenir sa thèse de doctorat en esthétique à Paris 8, tandis que Gulen Kiuko consacre ses recherches au thème de l’identité.
Partenaires dans la vie, ils exposent souvent ensemble comme au printemps dernier à la galerie Frédéric Moisan, à Paris, ou encore cet été à la Maison Laurentine, où c’était d’ailleurs leur deuxième passage après une autre exposition collective en 2011.
L’exposition est visible jusqu’au 28 décembre.
莊馨怡與古睖久古,這二位自2008年起就長年旅居巴黎的年輕藝術家,藉由此次返回臺灣的機會,在台北(國北教大)南海藝廊共同發表雙人聯展。展呈的六件作品中,二位藝術家分別從自身創作脈絡裡,提出回憶的物質性、痕跡與消逝,這些長久以來關注的方向。
二位藝術家在彼此的作品之間對話著,並在展場中體現出一種完全融洽的感受。莊馨怡在此展出的數件裝置作品裡,皆描繪出一種脆弱感,並有著不易察覺的細膩。藝術家用自己的手指,輕觸了融化的白蠟表面後,以指紋成形,如同白蠟在空氣中所凝結出的瓣狀片痕,與此並置,在南海藝廊展廳的落地玻璃牆面上,透過沾黏花粉的指腹壓印於玻璃的過程,在展廳一角描繪以指紋為單元的花粉風景。另一件裝置作品,則更強調對於「消逝」這一感知現象的研討:藝術家刻意鋪展老舊檜木地板,展現經由時間風化後的大小不一的裂隙,並再度使用花粉封填整平所有裂隙,可以猜想,這些花粉將不經察覺地被傳播他方,消逝在觀者步伐來回踩踏的過程裡。
來自花蓮,源著原住民阿美族血統的的藝術家古睖久古,作品同樣關注「物」的細微特質:例如,在其中一件展呈的作品中,藝術家在南海藝廊展場豎立一座矮牆,在其上堆砌許多連綿相接的落葉堆,複雜細緻地建構一條懸跨過二根自動筆心的髮絲,其實還繫著微細近乎不可見的銀質小結,每個葉堆撐起的是幾近微觀的世界。另一系列以文件作品形式展呈,透過醫用膠帶留下的落葉殘屑,揭示落葉本體的不在,提出消逝感知的某種質地,徒留在紙張詩意的影塊。
分別在台北藝術大學(馨怡)、台灣藝術大學(古睖)取得碩士文憑後,兩位藝術家皆前往法國繼續深造。藝術家莊馨怡現在在巴黎第八大學攻讀美學之博士學位,而古睖久古則是在巴黎第三大學博士班中,研究身份認同的主題。
因著生活步伐相近,二位藝術家作品經常被共同邀展,例如今年春天受邀於巴黎的菲德力克摩容畫廊(Galerie Frédéric Moisan),各自展出數件裝置作品; 亦或今年夏天二人皆受邀于法國洛宏汀藝術中心展出,值得一提的是,這是繼2011年參與藝術中心的聯展(D’abord les forêts Opus 2),第二次再度受邀展出。
此展覽將展出至12月28日止。